Vecteur
Rédigé par λβ / 12 février 2021
Il y a des lettres rares, bien sûr, comme le « x » ou le « w » que je note en général x et w dans une certaine graphie irreproductible avec un traitement de texte. Entre le début et la fin de l’écriture, et les lettres rares, la graphie évolue à mesure que la main se détend, se dénoue et se fatigue à nouveau.
D’abord penchée, elle se relève avant de se recroqueviller encore. C’est comme la naissance d’idées, la main accouche de la pensée, il y a un acte coordonné par l’oeil qui suit le fil coulant de la plume. Parfois elle marque un point et recule pour respirer, puis le travail reprend.
On voit là que c’est l’idée qui s’écrit et qu’il n’y en a pas de créateur, de faiseur d’idée. Il y a juste l’idée qui arrive. Je suis un vecteur à un moment. Tout juste suis-je une flèche tirée, une goutte de pluie relâchée, et encore ce sont des images claires et pures… je suis aussi une lente digestion qui se répète, un tas de multiplications cellulaires, divisions et réplications… Un vecteur de transformations nombreuses dont la répétition des procédés donne l’illusion machinale d’un être.
Il faut faire cesser la répétition et l’impression disparaît. On dit que c’est la mort, mais c’est plutôt la non-renaissance, l’arrêt de la répétition.