Sur la baie de Bombetoka
Rédigé par λβ / 11 août 2024
Un restaurant ouvert sur la baie. Sans boucher l'horizon, des nuages sont venus stationner au-dessus de la mer, de rares petits voiliers de pêcheurs rentrent. Carpaccio de poulpe mariné et tartare de thon jaune. Les flots bleu-gris scintillent sous le soleil. Tout est calme. Je songe aux lieux bruyants où je séjourne et qu'il me faut tolérer, subir, accepter. L'air s'alourdit, son épaisseur se fait ressentir.
Traversant les nuages, les rayons obliques du soleil tombent à 45 degrés sur l'autre côté de la baie. L'eau se change en vert, rapidement, la lumière se modifie, à vue d'oeil. Vert marin, les rais d'eau claire s'estompent dans l’aplat obscurci. Au loin, les minuscules voiles triangulaires des bateaux sont toutes inclinées à la perpendiculaire des traits solaires, formant un angle droit invisible, comme si ça n'était pas le vent mais la lumière qui gonflait les morceaux de toile et ramenait les embarcations vers la terre.
A ma droite, il y a une longue jetée, j'ignore son nom, ça doit être le long de celle-ci que passent les deux conduites du gazoduc qui prend sa cargaison ici et l'amène plus loin, vers la plage du Grand Pavois. Les bateaux qui passent derrière pour rentrer au port sont à demi cachés par l'ouvrage de béton, de sorte que leurs voiles forment comme un aileron de requin de théâtre qui glisserait devant nous, mû par un mécanisme de spectacle.