Morondava
Rédigé par λβ / 01 janvier 2025
C'est une petite ville ici. La plage. Le bord de mer a été embelli, il y a des touristes en cette saison. Des terrasses, des restaurants, des gens sur le sable, des parasols au loin qui n'ont pas encore été remballés.
Sept heures passées ce matin, la ville d'Antsirabe est réveillée, un reste de brume persiste sur les rizières et la RN34 se déroule vers Betafo dans la fraîcheur de l'hiver. On roule sur une asphalte rénovée récemment qui nous donne le sentiment sur 165 kilomètres que cela durera tout le long du trajet. Miandrivazo se fait attendre, l'état de la route change et mes souvenirs d'un tronçon plus difficile réapparaissent dans un paysage modelé pour les belles courbes et les virages amusants du début du voyage, lorsque l'on est encore frais.
Jusqu'à Malaimbandy, toujours cette même épreuve de monotones tableaux arides, qu'il faut franchir sans réel dépaysement... La RN35. Je prends un café à l'intersection et me renseigne, les motos l'empruntent sur 290 kilomètres jusqu'à Ivato, RN7. Dix heures de route. Cette estimation est-elle fiable ou optimiste ? Pour une prochaine fois...
A droite, un beau ruban de macadam, on n'est pas habitué à rouler à cette allure, 100, 110 kms/heure. La végétation de l'Ouest se découvre, parfois dans une savane aux herbes longues et petits arbustes à perte de vue. Les baobabs se font encore attendre. Presque jusques aux 14 kilomètres avant d'arriver à Morondava, là où l'on prend la route de Belo sur Tsiribihina, la RN n°8, l'Allée des Baobabs. Il n'est pas loin de 16 heures à l'arrivée au terme du voyage, dans la petite ville qui semble tout aussi ordonnée que ses grandes sœurs, Majunga, Tamatave...
Sur la plage, les pêcheurs Vezo
Très vite on laisse les baigneurs sous leurs parasols rares et défraîchis, une série de brise-lames alignés datant de l'époque coloniale. Quelques bâtiments, des ruines, des cases en falafy, celles des pêcheurs Vezo et leurs parcs de pirogues, une centaine, les hommes rentrent de la pêche, il doit être trois heures de l'après-midi. Les femmes et les enfants sont tout autour, les embarcations sont sorties de l'eau et remontées sur le sable, on décharge la pêche dans de larges bassines en plastique. Puis il y a encore cinq cent mètres de plage inoccupée avant l'apparition d'un second groupe de pirogues. Je fais demi-tour. La mer monte, les eaux du chenal et de la plage se rejoignent en recouvrant bientôt le banc de sable.
A basse marée, il faut aller chercher au loin les vagues. La mer bleu-vert, scintillante, l'horizon épinglé de petites voiles à quatre côtés, trapèzes et rectangles. Le vent du Sud emporterait ces toiles au-dessus des estivants si les mâts n'étaient solidement plantés dans le sable, comme ces pirogues légères, technologie préhistorique encore efficace aujourd'hui, après des millénaires.