Humanum

Qui est humain

Les rues de Tananarive - E19 : Ambohimanambola et Alasora

Rédigé par λβ / 08 mars 2025

Les rues de Tana à moto, Madagascar : On part du centre-ville de Tananarive pour une promenade entre Ambohimanambola et Alasora.

Il en reste encore quelques-unes entre les constructions qui s'additionnent chaque année que je reviens ici. Trois ou quatre kilomètres en partant du « By-Pass » de Tananarive et l'on est arrivé dans l'ancienne bourgade qui conserve sa gare de chemin de fer désaffectée qu'on parle de réhabiliter pour acheminer les voyageurs jusqu'au centre de la capitale. L'explosion démographique des dix ou quinze dernières années a remodelé le visage de ces lieux.

Aujourd'hui, je ne franchis aucun des deux ponts métalliques, sur l'Ikopa et la voie ferrée, menant au centre-ville. C'est un large chemin juste avant sur la droite, d'abord pavé dans la monté, se poursuivant en terre ou sur les vestiges goudronnés d'une ancienne route, filant rejoindre le bord de la rivière pour continuer en sinuant entre les cultures qui sont encore nombreuses de part et d'autre du cours d'eau marron où des barques à fond plat sont chargées de sable qu'on extrait de son lit à destination des chantiers de construction qui pullulent un peu partout dans les environs. Souvent encore, on passe sous l'ombre parfumée des pins, de portion d'asphalte écornée en montée ravinée par les dernière pluies. A un moment du parcours, la route paraît coupée par un chantier de terrassement formant une large étendue de terre molle étendue sur deux ou trois ares, avant de se poursuivre comme dans le passé jusqu'à la carrière où sont extraits des blocs de granit réduits en moellons grossiers et graviers qui seront montés et étendus dans le ciment et le béton, unis aux fers importés de Turquie, d'Inde ou de Chine pour l'industrie artisanale du bâtiment, sans cesse affamée.

Dans le hameau niché derrière cette colline qui aura bientôt disparu avec son gisement rocheux, de nouveaux arrivants de la ville s'installent et côtoient, dans leurs petites villas fraîchement clôturées et recouvertes de tôle ondulée peinte de vert ou de rouge, les habitats des villageois qui se sont suivis selon les modes des décennies passées. Alors, la promenade champêtre se termine car nous devons rejoindre Alasora, vaste commune en expansion qui semble dilater l'espace et le temps de toutes parts d'un mince axe de communication, l'avenue principale menant à l'ouest vers la grande ville, inchangé, étroit, ne laissant parfois le passage que pour un véhicule à la fois. Alasora représente bien la frénésie de l'accès à la propriété et du manque de logements qui a repoussé les nouveaux banlieusards sur la périphérie, sans qu'un  plan d'ensemble n'ait été établi au préalable, partage, morcellement, concurrence tôt ou tard pour les réseaux vitaux des citadins : combat pour l'espace, le déplacement (temps), l'assainissement, l'électricité et, un jour, l'eau.

Quartiers et lieux traversés : Ambatovinaky, hôtel Niaouly, Tunnel Ambanidia, Ambanidia, Mandroseza, Gare de Mandroseza, Route d'Ambohimanambola, Rond-point Mandikanamana (By-Pass), Ambohimanambola, Piste vers Alasora, Parc Adventures Vidzar, Commune d'Alasora, EKAR Ambohinierenana, By-Pass, Ampahibato Firaisana, Ikopa.