La route de Foulpointe
Rédigé par λβ / 24 septembre 2024
C'est par le front de mer que je partirai, il faudra rejoindre la route de l'aéroport, la RN5 pour Foulpointe. J'irai au « Gentil Pêcheur » voir si l'on peut y séjourner et toujours aussi bien y manger. La plage en remontant au Nord, plus sauvage, l'Océan Indien et ses vagues puissantes qui viennent se décharger avec fracas, les palmiers et les cocotiers allongés.
La soirée se passe tranquillement à Foulpointe. J'ai retrouvé les bungalows de l'hôtel « Le Lagon ». Le restaurant dont je parlais a déménagé, trente ou quarante mètres plus bas sur la plage. Du poisson. Le soir des brochettes de zébu. Demain j'irai un peu plus au Nord tout en gardant cet hôtel, propre et calme.
A Foulpointe vers 15h30. Le temps vire au morne, le ciel est couvert, un vent du sud souffle sur les parasols et les toiles tendues ai-dessus des transats, des tables et des bancs de bois installés sur plus d'un kilomètre pour les estivants, dont peu encore sont arrivés. « Lala Rasta » me dit qu'à partir du 20 juillet ils seront là. On attend la fin des épreuves du baccalauréat, ou bien est-ce juste le signal qu'on s'est donné... La population est principalement familiale, les types physiques des Hauts-Plateaux et des Côtiers se mélangent sur la plage. Vendeurs de coquillages, les « teka teka », sortes de palourdes, qu'on avale crus avec du vinaigre pimenté ou aux oignons marinés. Des beignets, des biscuits au coco, des anneaux de crevettes frites...
Du poulpe au coco, tendre, imbibé de sauce, savoureux. C'était à une autre époque, avant que bien des événements n'arrivent. Bien qu'il ne soit pas tard, il fait nuit. La nappe à carreaux bleus et blancs, les miettes de pain, un peu de désordre. L'air est doux, un bruit indéchiffrable raisonne au loin, dans l'obscurité. Les palmes bruissent dans le vent. Au loin... un jour, le grondement des vagues de l'océan changera, après bien des générations d'hommes ici, tout cela, signes du court et du long terme dans lesquels nous nous projetons.