Avant l'aube, vers Ankarafantsika
Rédigé par λβ / 29 novembre 2024
Départ à 4h30 ce matin de Majunga en direction d'Antananarivo. La ville dort encore. Il y a de la route vers l'Est et les arbres du parc d'Ankarafantsika devraient me protéger de l'aveuglement du lever du soleil…
Je quitte mon hôtel pour aller chercher la RN4, traversant les faubourgs de la ville qui se réveille encore doucement au rythme des « tuk tuk » et des véhicules des vacanciers sur le retour, comme moi. Il fait nuit sur les collines dans la savane du littoral, jusqu'aux alentours du croisement pour Marovoay.
Et puis, le soleil qui s'est levé commence sa montée éblouissante, au moment de pénétrer dans la forêt du parc national d'Ankarafantsika. C'était l'idée, partir avant l'aube pour se réfugier derrière les frondaisons à ce moment lumineux où la brume s'élève et se dissipe au-dessus des rizières et des lacs.
A Ambondromamy, il est huit heures. Sur une cinquantaine de kilomètres, la chaussée aux alentours de cette localité est très abîmée depuis la dernière fois. On file alors en direction de Maevatanana, ville-étape de notre trajet à l'aller, dans l'air qui se réchauffe et les beaux paysages relevés que traversent les courbes de la route nationale. On vise Ankazobe, on monte sur les plateaux en passant des milliers d'hectares calciné de part et d'autre de la route, et sur des pans entiers de collines au loin, écorchées par les feux de brousse. La fraîcheur fait son apparition, les plantations d'eucalyptus ont été rongées par les flammes tout comme les zones de reboisement vantées par les panneaux de communication, telles des pancartes publicitaires, des promesses commerciales. Non tenues...
« Là où il y a de grands arbres ». C'est la signification littérale d'Ankazobe. Encore une centaine de kilomètres avant Tananarive, mais avant, le tour dans cette ville rude, en plein marché, derrière un camion peinant à se frayer un passage. Le temps de voir et revoir savons, légumes, friperies, poissons séchés et matériel électronique chinois... Alors, les paysages moins grandioses et la lassitude donnent ce teint morne à la fin du voyage, sous le soleil haut qui ne cisèle pas encore les détails du spectacle des paysages d'Analamanga. A Mahitsy on pressent que la grande agglomération approche, j'arrive après onze heures de roulage et de rares pauses, le bâtiment de la CCI Ivato annonçant la capitale très tôt, au loin.