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Raid moto Antsirabe-Manakara via RN7, RN25 et RN12

Rédigé par λβ / 21 octobre 2023

Première étape de 432 km d'un circuit moto Antsirabe-Farafangana-Ihosy-Antsirabe du 12 au 17 octobre 2023, via RN7/RN25/RN12/RN27 (1251 km). Principales villes : Antsirabe - Ambositra - Ambohimahasoa - Ranomafana - Manakara.

Version courte

Le jour du trajet d'Antsirabe à Manakara. Je commençai à filmer, depuis les monts et les vaux nous amenant à Ambositra puis Ambohimahasoa au moment de prendre la bifurcation en direction de Ranomafana par l'ancienne route, une vingtaine de kilomètres de piste se terminant par du goudron, et bientôt la route nationale longeant une rivière tumultueuse, ponctuée de détours et de cascades majestueuses à travers la forêt épaisse.

C'est un contraste net pouvant faire naître des sentiments attristé ou mitigés, le constat de l’aridité tempérée des Hauts-Plateaux déboisés et de ces passages à travers les bois de pins et de kinina à la croissance rapide, laissant les sols acides entre les lacets de la RN7, dévastée par les trous, ou les accalmies de macadam fraîchement élimé par le soleil et le roulement des pneus.

Il y a une station Shell qui a été construite quelques années auparavant. Elle est plantée sur la droite de la route, devant une vaste aire de repos déserte, anachronisme, décor de cinéma faisant penser à ces stations de pesage de poids lourds disséminées sur les routes nationales du pays, infrastructure voyante, colorée, attendant son hypothétique inauguration, sa mise en service. Ce point de repère indique que nous ne sommes plus très loin de tourner à gauche pour l'Est et le Parc National de Ranomafana. D'emblée, la nature reprend ses droits pour quelques temps. La forêt primaire s'amaigrit ici aussi année après année, comme ailleurs la culture dans les plaines ne suffit plus et les terrasses grimpent en haut des collines taillées et brûlées.

Partis à huit heures trente d'Antsirabe, nous prenons le temps des pauses carburant pour les réservoirs de faible contenance de nos petites motos. Irondro, vers seize heures. Le jour commence à décliner lorsque nous descendons vers Manakara, au Sud, une centaine de kilomètres de goudron en bon état sillonnant collines, en compagnie du soleil déclinant sur des horizons lointains vers l'Ouest, recouvrant les terres intérieures, pays des Tanala, difficile d'accès en saison humide. C'est un paysage de dômes nus, comme dessinés au trait dans l'imaginaire fantastique de Moëbius où, mis à part la population des villages enfilés sur le ruban de la RN12, le peuple se cacherait dans la profondeur, ou aurait disparu. Nous arrivons à notre destination dans la lumière bleutée de fin du jour. Il est dix-huit heures dans la ville, terminus de la voie de chemin de fer en provenance de Fianarantsoa que nous avons longée sur les derniers kilomètres, terminant son périple dans la palmeraie qui signale aux voyageurs leur arrivée dans la capitale Antemoro.

Version longue